J'ai la sensation que toutes les époques sont obscures mais que la lumière est partout. Ce qu'il se passe dans le monde se passe en nous. Pour certain·es, la beauté est dans l'oeil de celui ou celle qui regarde. D'après un proverbe soufi, elle est une fissure dans les apparences qui laisse échapper la lumière de Dieu... Elle est encore bien des choses pour bien des gens. Moi je la trouve dans le contact entre une curiosité et un événement. Seul, je construis un néant dont les contacts extérieurs m'extirpent. Paul Valéry disait "Ce qu'il y a de plus profond en l'Homme, c'est la peau". J'aime l'idée que l'épiderme réfléchisse, que la raison sente. Il nous est à tous et toutes arrivé de nous trouver minuscules devant un paysage, une personne, une scène heureuse ou misérable. Les poils dressés devant la très grande humanité d'un instant. Je sens, j'écris sans réfléchir. Puis je sculpte la matière, enlève ce que je crois reconnaître de mes vieux bagages et ne garde que le contact. Ici, ce sont quelques portes entrouvertes. Si nous sommes curieux, curieuses, poussons les. Peut-être y décèlerons-nous un éclat dans le noir ?
Né en 1992 à Clamart, Julien Crampon commence très jeune une carrière d'acteur à la télévision. Autodidacte, il apprend de ses rencontres et s'intéresse de plus en plus au théâtre, au cinéma et à toutes formes d'art. Il est également le compositeur de plusieurs projets de musiques éléctro, « Olëm » ou encore, « Crampon ». Hyper actif et souffrant de TICS (troubles involontaires compulsifs), la lecture fût longtemps une souffrance. Mais après un combat pour les calmer, les livres devinrent de précieux amis. Il aime à citer le poète Gaston Miron, reprenant lui même son grand père analphabète qui disait: « Quand on ne sait ni lire ni écrire, on est toujours dans le noir. »